Le bout de la Route

Autrefois Katmandou était l’ultime étape pour les hippies, c’était “le bout de la Route” comme une terre promise à la fin du “Hippie Trail”. Les hippies n’ont fait que passer sans laisser de trace et ont été remplacés par des hordes de “Trekkers” venus se frotter au toit du monde. Finis les pantalons pattes d’eph’, les volutes de fumées odoriférantes, les joies du “peace and love”, et bonjour les vêtements en Goretex, les chaussures de marche, les joies de la saine sueur et des ampoules aux pieds.

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Située à 1350 mètres d’altitude au confluent de deux rivières (la Bagmati et la Bishnumati), Katmandou est entourée d’une couronne de montagnes de taille moyenne dans les contreforts de l’Himalaya. Avec Patan et Bhaktapur elles forment ce qu’on appelle la vallée de Katmandou qui regroupe environ 1,5 million d’habitants. La ville de Katmandou est la deuxième ville la plus polluée au monde après Mexico.

Reflet d’un important passé culturel et religieux, la vallée de Katmandou abrite sept sites appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco. Notamment les places appelées Durbar Square, qui regroupaient des temples, des idoles, des tribunaux ouverts, des fontaines en face des palais royaux. Avant l’unification du Népal, celui-ci se composait de différents petits royaumes, ce qui explique que l’on trouve des Durbar Square dans plusieurs villes qui étaient à l’origine les capitales de ces royaumes.

durbar square

Katmandou a donc son Durbar Square que nous sommes bien sûr allés visiter. Ces lieux ne sont pas des musées à ciel ouvert mais bien des lieux de vie quotidiens, avec leur lot de voitures, motos et de marchands en tout genre. Sans oublier la présence permanente de tous ces népalais qui viennent s’assoir, discuter, lire le journal…..

femmes

Une nuée de pigeons réside aussi sur les lieux, bien nourris par les touristes qui achètent pour ce faire des sachets de graines à des vendeurs malins (que je soupçonne d’améliorer l’ordinaire avec un de ces volatiles lorsqu’ils sont à bon poids).

pigeons

Située dans le Durbar Square, une maison attire de nombreux visiteurs. C’est la maison où vit la Kumari de Katmandou, la déesse vivante qui est censée être la réincarnation de la déesse Durga. Une fillette est choisie à l’âge de 3 ans (d’après 32 critères précis) et doit démissionner le jour où elle perd sa première goutte de sang, la plupart du temps le jour de ses premières règles, pour revenir à la vie normale. Elle ne doit par marcher sur le sol (considéré comme impur) ne porter que du rouge (symbole des déesses) et divers autres obligations. Elle sort tous les jours à sa fenêtre à 16 heures (ci-dessous, celle avec des rideaux blancs), mais il est interdit de la photographier.

kumari

Les vieilles maisons alentours sont elles aussi de style newar (ancienne tribu népalaise) avec des murs en briques et des fenêtres en bois noir finement sculpté. Ce style très particulier, créé dès le IVème siècle, est unique et, grâce à sa renommée, fut exporté jusqu’en Chine.

maisons anciennes

Puis nous sommes montés voir un important temple bouddhiste : Swayambhunath appelé aussi “monkey temple” du fait de la présence de quelques singes sur le site. La montée est rude par un escalier de pierres raide, mais la récompense est à la hauteur de l’effort. Sur la colline se trouve un magnifique stupa et on a une vue superbe sur Katmandou et un bon aperçu des montagnes enneigées au lointain.

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Ce jour la le coiffeur-peintre était à l’œuvre sur une statue de Bouddha et l’ascenseur fonctionnait uniquement à l’huile de mollet.

monkey temple

En haut au sommet de la colline, un stupa nous contemple avec ses quatre paires d’yeux, mais il ne répètera pas ce qu’il voit (tout en fait) car il n’a pas de bouche.

bouddha

Swayambhunath compte parmi  les plus anciens sites religieux du Népal. Il aurait été fondé vers le commencement du cinquième siècle. Bien que le site soit considéré comme bouddhiste, le lieu est révéré par les bouddhistes et les hindous.

temples

Beaucoup de drapeaux à prières qui sont faits de petites pièces de tissu rectangulaires colorées et imprimées. Selon les adeptes du bouddhisme tibétain, le vent qui souffle, caressant au passage les formules sacrées imprimées, les disperse dans l’espace et les transmet ainsi aux dieux et à tous ceux qu’il touche dans sa course.

nous

A quelques kilomètres de Katmandou (en fait en périphérie les deux villes s’étant rejointes), nous sommes allés à Patan. Voyage effectué en “Local Bus” qui sont un peu la même chose que les “Collectivos” en Amérique du Sud. Une vielle fourgonnette ou minibus hors d’âge avec quelques sièges, un conducteur pressé, un crieur de destination-encaisseur de monnaie-voltigeur et on entasse deux fois plus de personnes qu’on ne devrait en mettre. Pas d’arrêt affiché car ils sont connus de tous et il suffit de faire signe. C’est ridiculement peu cher et très pratique, les népalais ne demandant qu’à nous aider et nous dire quand descendre.

Patan

Le Durbar Square de Patan est magnifique, et nous y retrouvons les mêmes choses qu’à celui de Katmandou : Palais Royal, temple, fontaine etc…. mais le site est préservé pour partie des voitures et il nous a semblé plus imposant.

Patan 2

Patan est aussi appelée Lalitpur (la Cité de la Beauté). C’était autrefois un grand centre d’enseignement bouddhique. Il parait que le centre ville a la forme d’une conque, symbole de  Vishnou. Pas évident de s’en rendre compte à pied…

bronzes

Les sculptures, qu’elles soient en bois en pierre ou en bronze, sont magnifiques et d’une finesse remarquable. Et leur nombre est impressionnant : il y en a partout !

sculptures

Et puis ce qui est épatant à Patan c’est qu’on voit l’Everest au bout de la rue ! C’est le plus haut sommet du monde qui culmine à 8848 mètres au dessus du niveau de la mer, à la frontière entre le Népal et le Tibet. On ne le verra que de loin, on a oublié l’équipement piolet-crampons à la maison.

everest

Nous sommes rentrés, toujours en local bus, et nous avons fait un petit tour de ville à Katmandou. Ce n’est pas simple de partager la rue avec les voitures, motos, vélos, trishaws, marchands et autres vaches mais comme dans toutes les villes c’est le meilleur endroit pour voir le quotidien des gens. Le Népal nous rappelle par certains côtés davantage l’Amérique du Sud que l’Asie du Sud-Est et ses habitants sont blagueurs, souriants et toujours prêts à rendre service.

vie Katmandou

La toilette se fait parfois au bord de la rue, tout comme la lessive d’ailleurs (c’est drôle cette façon de piétiner le linge…). Un trishaw va livrer son chargement de fils colorés et les écolières se verraient bien manger une sucrerie.

marché

L’après-midi voit arriver les champignons au marché où ils rejoignent les légumes et le poisson qui lui a été pêché il y a un bon moment déjà !

rue Katmandou

Toujours des petits endroits bien appétissants pour se restaurer et nous avons trouvé (amies couturières, bonjour)  une adresse pour faire réparer les machines à coudre.

rue 2

Du tissu, des familles en moto, des trishaws qui attendent le client, de superbes masques en bois peint et plein de petites boutiques qui vendent de tout partout.

porteurs

A des petits riens, on se rappelle que les népalais ont une solide réputation de porteurs et que cette qualité ne leur sert pas qu’en expédition de haute altitude.

place fanfare

Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas vu de fanfare. C’est fait, même si leur porte drapeau semble se désintéresser de l’affaire, tout comme les riverains dont l’un se lave les cheveux et deux autres discutent sans faire attention au remue ménage.

Saddhu

Tiens des shadus. C’est sûr, on se rapproche de l’Inde.

Allez, Topette !

6 réflexions sur « Le bout de la Route »

    1. Comme tu peux voir sur la photo le poisson est plutôt noir, sans doute séché et fumé, pas très ragoutant en fait ! On préfère le laisser aux népalais qui doivent avoir un bon estomac !

  1. Salut les Swayambunathopettes !
    Vous voilà dans le pays des Annapurnas avec ces paysages grandioses !
    Voir le monastère de Pisang, Manang,…
    Faites faire quelques tours aux gros moulins à prière pour moi.
    C’est si loin le ladakh !!!
    Bises aux Yaks. ( Il faut absolument vous faire offrir un bol de lait de Yak, ca décoiffe, surtout comme moi, quand on aime pas le lait !!!)

    A+

    1. Nous n’avions prévu qu’une dizaine de jours au Népal car on n’envisageait pas de trek (pas assez sportive la Martine !) mais plutôt des visites culturelles de la vallée de Katmandou. On découvre donc l’Annapurna et l’Everest de loin mais c’est très beau aussi !
      Pour le lait de yak c’est comme pour le poisson dans le commentaire précédent, on le laisse aux népalais !

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